À partir de 2025, le gouvernement a décidé de revoir à la baisse les primes à l’embauche d’apprentis.
Pour les entreprises de moins de 250 salariés, l’aide s’élèverait à 5 000 euros, tandis que les grandes entreprises de plus de 250 salariés bénéficieraient toujours d’une aide et de 2 000 euros !
Mme Astrid Panosyan-Bouvet, Ministre chargée du Travail et de l’Emploi, a justifié cette mesure en déclarant : « Ces ajustements visent à encourager les petites et moyennes entreprises, tout en assurant une répartition plus juste des fonds publics consacrés à l’apprentissage. »
« Une répartition plus juste » ?
Que dire sur le fait de n’avoir pas différencié les petites entreprises (TPE) qui ont moins de 11 salariés et les entreprises (elles-aussi TPE) qui ont 249 salariés ?!
Il est également pour le moins surprenant de découvrir que les grandes entreprises, aux moyens financiers autres que ceux des TPE, auraient un besoin impérieux d’une prime de 2 000 euros pour réussir à former des apprentis. Ces entreprises hésiteraient-elles à franchir le pas sans cette subvention ?
Alors que nos TPE forment historiquement les apprentis, futurs salariés de nos entreprises, repreneurs de nos entreprises, créateurs d’entreprise, cette redistribution des aides, officiellement pensée pour maîtriser les dépenses publiques, pourrait sérieusement ralentir l’essor de l’apprentissage.
Le SNPCC soutient l’U2P (Union des Entreprises de Proximité) qui « marque sa surprise face à une décision prise dans la précipitation, sans attendre le discours de politique générale du Premier ministre, et considère que l’accompagnement financier des entreprises doit aller prioritairement à celles qui en ont le plus besoin et qui font la vitalité de l’apprentissage en France, à savoir les entreprises de moins de 50 salariés. Les grandes entreprises quant à elles, sont en capacité de former des apprentis sans recevoir d’aide spécifique. L’U2P a également regretté le manque d’implication des partenaires sociaux dans cette démarche ».
Le SNPCC et l’U2P estiment que « avant d’envisager une réduction des dépenses allouées à la formation des jeunes, le nouveau gouvernement doit réaffirmer son soutien clair et durable à l’apprentissage ».
Nous attendons le décret d’application… et vous tiendrons informés.